[ ! Cet article s’inscrit dans le cadre de l’écriture d’une petite histoire : LouPiote]
Il y a parfois des sentiments dont on voudrait se débarrasser. Y compris celui qui, dirait-on, est le plus puissant au monde : l’amour. On l’attend, on l’espère, on le devine, on le sent arriver, et quand il est là, on voudrait ne jamais l’avoir connu. Partagée entre l’extase et les larmes, c’est souvent comme ça la première fois. Celle que l’on attendait comme la chose la plus importante de sa vie mais qui, au moment où elle s’est installée dans notre cœur, nous laisse un sentiment amer : était-ce bien ça que l’on voulait ? L’amour prend-il réellement sa source dans la souffrance ? Douleur de la séparation, de l’abandon, du manque, de la trahison. L’amour se retrouve dans toutes ces fois où la douleur s’absente un petit moment seulement.
De cette expérience que l’on a quasiment tous fait, j’aimerais dire ceci : dans cette manière d’aimer, il y a tout sauf de l’amour. Bon, peut-être suis-je un peu dure…
Quoi ? Comment, dans un amour si fort, si passionné, si innocent même, n’y aurait-il pas d’amour ?
Il y a sans doute un peu d’amour. Mais, il faut savoir que les sentiment amoureux ressentis découlent bien souvent des émotions contraires qui nous agitent. « Je n’avais pas remarqué la corrélation qui existait entre les périodes de haine et les périodes de ce que nous appelions amour. Toujours l’une suivait l’autre. […] Nous ne comprenions pas alors que cet amour et cette haine étaient engendrés par le même sentiment, mais qu’ils en étaient les deux pôles » écrit Léon Tolstoï dans La sonate à Kreutzer. Ceci se passe de commentaires.
Regarde en toi, fais le film arrière de ta vie, et tu comprendras la même chose que moi : la fascination éprouvée pour l’être aimé est la projection dans l’autre de l’idéal que l’on se construit pour nous. Ainsi, la découverte de l’amour pour un autre être n’est jamais que découverte de l’amour de SOI. On s’aime soi-même en train d’aimer, on est amoureux d’abord du personnage que l’on incarne, entrant en correspondance avec un certain idéal que l’on a ou avait (inconsciemment ou non) en tête, et que l’on s’imaginait vivre un jour. Et on se félicite du rôle tragique et magnifique que l’on s’est attribué.
Eh oui… L’amour, le vrai, le pur, l’universel, l’on conditionnel, ne laisse pas de place à la haine et n’est pas son pendant. Il est, tout simplement… ❤
Ouiiii ❤❤❤❤