Mon ami Ben est le témoignage de la maman d’un petit garçon autiste, qui a vu leurs vies basculer suite à l’arrivée dans cette famille d’un… chat !
Quatrième de couverture
Comment communiquer la joie de vivre à son enfant lorsqu’il est atteint d’autisme?
C’est la question à laquelle se heurte Julia, mère célibataire londonienne, en élevant George, son fils de neuf ans, qui montre une grande violence envers les autres en général, et sa mère en particulier.
L’arrivée d’un chaton aussi seul et perdu que lui va permettre au petit garçon de s’ouvrir aux autres et rendre à sa mère tout l’amour qu’elle lui a donné.
Mais, un jour, cet équilibre retrouvé bascule. Laissé seul durant quelques jours, le chat Ben s’échappe. George se replie irrémédiablement sur lui-même. Julia va alors se livrer à une quête désespérée pour retrouver le seul être capable de donner de sourire à son fils.
Un trio extraordinaire
Imaginons-bien: une mère, son fils autiste de 10 ans, et un chat ramassé dans la rue.
On se demande s’il y a véritablement un personnage principal: Tout d’abord, Julia la mère qui est aussi l’auteure et la narratrice du roman, est la personne que l’on « entend » le plus, puisque l’ont découvre l’histoire à travers elle. Oui, mais Julia est quasi-exclusivement focalisée sur George et Ben, même si elle se confie beaucoup et nous fait souvent partager ses sentiments. Disons que les projecteurs sont orientés vers le petit garçon et son chat. De ce point de vue, l’histoire est remplie d’émotions, de sentiments souvent non exprimés, et l’écriture semble le lieu où Julia peut laisser éclater tout son amour pour son fils.
Je ne savais pas pourquoi George aimait ce chat, ce n’était peut-être qu’un engouement fugace, peut-être savait-il que cette pauvre bête avec son air d’orphelin pitoyable aurait bien du mal à se faire une place dans ce monde, un peu comme lui. Mais j’avais discerné une lueur singulière dans le regard de George, une lueur que j’espérais voir depuis longtemps: l’étincelle de l’amour. Et ce chat semblait en éprouver tout autant pour lui.
George: un inadapté à la société ?
Alors oui, le fils unique de Julia est autiste, et diagnostiqué tardivement. Inutile de préciser l’angoisse de Julia face à un bébé puis à un petit garçon qui lui échappe par son rejet des autres, ses peurs, ses fureurs, ses crises d’angoisse impressionnantes, ses compulsions étranges et sa naïveté pure.
Naïveté pure car George est d’une innocence extrême, à telle point qu’il ne comprend pas toujours la notion de danger, ce qui se manifeste par des envies spontanées comme se jeter par la fenêtre, pour voler.
Cependant, tout ce qui est extérieur à lui et à ses petites habitudes bien définies est perçu comme une menace. Il souffre de paranoïa, et un tout petit événement peut être interprété comme une véritable agression qui le marque à vie. Cette sur-interprétation est en partie due à ses sens décuplés, qui lui font percevoir une voiture qui roule comme un petit garçon « normal » entendrait un train passer !
Mais George n’est pas dénué de logique, bien au contraire, il a une conscience aiguë du monde qui l’entoure, et même s’il est réellement horrifié par la pollution de la planète et l’écrasement massif de chats par des voitures, il est facilement émerveillé par ce qu’il y a de beau dans le monde. Donc, d’un côté tout ce qui est « mal » est vraiment terrible, et d’un autre côté, le moindre grain de paillette le fascine extrêmement.
Par ailleurs, George n’est pas le petit handicapé qu’on pourrait s’imaginer: bête, méchant, illettré, et bébé à vie. Il est au contraire très intelligent, peut-être même trop, et c’est sans doute cette grande intelligence qui fait de lui un être marginal, quelqu’un d’inintégré dans une société qui est trop bête pour lui.
C’est ce qui me fait penser que, bien loin d’être un véritable inadapté, l’autiste est par son intelligence et sa sensibilité un véritable génie. Son environnement social ne lui permet pas de s’exprimer tel qu’il est: c’est la société qui est inadaptée.
L’arrivée du chat Ben chez Julia et George est comme une deuxième naissance pour ce dernier: Ben est son ouverture sur le monde, et d’un coup de patte il ouvre la brèche vers les sentiments de son cœur.
Il suffit d’une seconde pour perdre ce qu’on a de plus précieux et d’une autre pour réaliser ce que cette perte va représenter. Au moment où mon regard avait croisé celui de George, la veille, j’avais compris ce que je venais de perdre avec Ben, à quel point George s’était construit sur sa relation avec lui. […] J’avais peur, je paniquais: sans Ben, j’étais sûre que George redeviendrait le petit autiste d’avant, un quasi-étranger pour moi, et je savais bien que je le supporterais pas.
Si tu as aimé, tu peux cliquer sur le petit cœur juste en-dessous…
Il est vrai que notre société a sans (aucun?) doute encore tout faux en ce qui concerne les personnes autistes et je suis d’accord avec le fait qu’ils ont une intelligence et une perception de la vie sans (aucun!) doute plus vrai et plus pure que les « normaux » qui ne regardent qu’au travers de filtres plus où moins sombres. La violence, la pollution, l’injustice leurs semblent inacceptables et intolérables et sont vécus comme autant d’agressions, alors que nous, nous apprenons soit à ne plus les voir, soit à les combattre avec tout autant de violence. Sans (aucun) doute les percevrions nous différemment si notre coeur était plus ouvert… bravo et bon courage à toutes les personnes qui s’occupent de personnes atteintes d’autisme et bravo à toutes celles qui voient avec leur coeur.
Tu as sans (aucune) hésitation tout dit ! 😉