Il y a quelques années, j’ai rencontré une dame, très gentille et cultivée, 70 ans bien passés, et tout autant d’histoires extraordinaires à raconter.
J’avais 18 ans, et elle me parlait de sa petite-fille du même âge, croyant peut-être que je pouvais entendre et comprendre ses tracas de grand-mère. Elle me confiait ses fiertés, mais également ses angoisses… Comme si elle avait besoin que je la rassure, la conseille, telle une mère racontant son vécu afin de relativiser autour d’expériences communes.
C’était une dame très triste, mais très belle. Dépressive même, angoissée face à l’arrivée de la mort qu’elle voyait approcher à grands pas. Pourtant, elle avait un visage lumineux, rayonnant, magnifique ! Un visage constellé de rides tirées vers le ciel, comme des centaines de sourires creusés dans 70 années.
Elle se savait vieille, oui, et elle l’assumait, le revendiquait même. Soignée, parfumée, bien coiffée, légèrement maquillée, habillée avec classe… Elle se disait faire partie des vieilles belles. « Oui car, vois-tu, il y a deux sortes de vieilles : les vieilles belles, et les vieilles vieilles (mais non, pas les vieilles moches !) »
Elle m’a réconciliée avec la vieillesse, car en l’admirant j’ai compris qu’elle était bien plus belle qu’une jeune fille de 18 ans. Parce qu’elle avait un charme tout spécial, que seules les années passées peuvent apporter. Un charme fou.
J’allais commencer ma vie d’adulte, elle sentait la sienne lui échapper. Elle avait même tenté d’y mettre fin quelques semaine plus tôt.
Mais il y avait ses enfants, ses petits-enfants, cette petite-fille à qui paraît-il je ressemblais tant… Peut-être m’a-t-elle parlé comme elle aurait aimé le faire face à elle, pour se libérer d’un poids que ses proches ignoraient.
Je l’ai aperçu quelques jours, mais depuis 4 ans, je n’ai plus jamais reçu la vieille belle. Je ne me souviens pas qu’elle m’ait dit son prénom.
Une très belle rencontre et un texte touchant… J’ai moi même rencontré une Belle Vieille qui malgré les affres de sa vie et une propension à la dépression, se tenait droite, fière, et trés bien mise alors qu’elle prenait tout simplement don déjeuné à la cafétéria… Elle m’a raconté une trés belle histoire que je te raconterai un jour.
J’ai hâte !!!!!